mardi 11 octobre 2011

Fiche "Fish Tank"

FISH TANK (2009)
 d’Andrea Arnold

Date de sortie cinéma : 16 septembre 2009
Réalisé par Andrea Arnold
Avec Katie Jarvis, Kierston Wareing, Michael Fassbender, plus
Long-métrage britannique
Durée : 02h02min Année de production : 2009
Distributeur : MK2 Diffusion
Prix du Jury : Festival de Cannes 2009 edition n° 62

Synopsis : Dans un quartier difficile, Mia est une adolescente rebelle avec une unique passion : la danse hip hop. Un jour, sa mère rentre à la maison avec un nouvel amant, Connor, qui promet de faire leur bonheur… « La réalisatrice combine finement tableau social et imaginaire poétique. »

Jacques Morice, Télérama, 16/10/2010
(….) Horizon barré. Le film mise, pourtant, sur son héroïne en même temps que sur l'actrice. D'abord, Mia fait des merveilles dans la danse hip-hop, répète seule dans son coin, sue sur ses figures. Et puis, il y a Connor (Michael Fassbender), le nouveau mec – très sexy – de sa mère qui s'installe un moment à la maison. A son contact, Mia relâche la tension...
Andrea Arnold avait signé un premier film, Red Road, conceptuel et assez froid. Cette fois, on s'attache aux personnages, tous pourvus de défauts, mais non stigmatisés – pas même Connor le lâche. Le film prend des tours souvent inattendus, échappe au béton et gagne la campagne au bord de l'eau, dans un semblant de joie familiale.
Malgré les épreuves, la sauvageonne s'adoucit, s'humanise. Le film raconte, mine de rien, un processus de maturité, qui passe par la confiance en soi, le soutien, l'amour.
La réalisatrice combine finement tableau social et imaginaire poétique. Au milieu du tumulte, des disputes qui dominent, affleurent de beaux instants de douceur. Pour preuve ces séquences de ralentis, vagues de désir où Mia se sent portée, caressée, soulevée vers le haut comme une plume. »



Le Point - de F .G Lorrain 
« Point besoin de faire trop d'efforts pour penser à Ken Loach (celui par exemple de Sweet Sixteen ) par cette capacité à embellir, sans tomber dans l'angélisme, des personnages à qui on ne pensait pas s'intéresser »


The Telegraph - By David Gritten 2:53PM BST 28 Aug 2009
Au moment où Andrea Arnold a posé son pied sur le sol Européen, elle s'est retrouvée acclamé comme une cinéaste de stature internationale. Ses deux longs-métrages, “Red Road” (2006) et “Fish Tank”, sorti cette année, ont tous les deux été en compétition pour la Palme d'Or à Cannes, et ont remporté le Prix du Jury. Son court métrage “Wasp” (2003) a remporté un Oscar. Les festivals du monde font la queue pour lui accorder des prix. Mais dès qu'elle retourne dans son pays natal, la Grande-Bretagne, elle est victime d'un système de distribution qui laisse ses films quasiment invisible.
(……)Le film sort le mois prochain, mais ne va pas déstabiliser l’ordre box-office britannique. Il passe dans 45 à 50 salles (en comparaison, Harry Potter a été diffusé cette année sur 586 écrans britanniques.) Il est probable, de plus, que sa diffusion sur ces écrans ne soit que de courte durée.
Andrea se sent elle comme un prophète sans honneur dans son propre pays? Elle soupire: «Je regrette surtout qu'il n'y ai pas plus de gens qui ont pu voir mes films. Ils ne sont pas inaccessibles, et si les gens avaient eu la chance de les voir, je sais qu'ils l'auraient fais Je souhaite que les cinémas [les propriétaires] soient plus courageux, ou aient plus d'argent pour les aider à montrer des films comme les miens. " “Fish Tank,” comme “Red Road” avant, est l'œuvre d'un cinéaste qui ne se plie pas à la volonté de ceux qui cherchent l'évasion: les vies qu'elle dépeint sont aussi sinistres que le paysage environnant. (….)
Andréa tient à tempérer cet argument. "Je suis frustrée parce que j'estime que c'est plus complexe que cela. On m'a beaucoup questionné à Cannes sur les HLM sinistres, par des gens [des journalistes de cinéma] qui font probablement partie des privilégiés avec des maisons agréables, des vacances convenables”.“Ils observent des personnages qui possèdent peu, qui vivent dans la pauvreté et je suis sûre ça les agace. Ils ne veulent pas qu'on leur rappel. Mais je ne cherche pas à refléter tout leur mode de vie, juste un peu de leur vie à un moment donné”

Andréa Arnold, 48 ans (….) s'est faite connaître à la télévision, en tant que présentatrice de spectacles tels que le “Number 73”, et, bien qu'il soit difficile de l'imaginer aujourd'hui, a également était membre d'une troupe de danse (“Zoo”) habituée aux plateaux de Top of the Pops [célèbre émission populaire britannique basée sur le Hit-Parade]. Elle a grandi dans un HLM à Dartford, dans le Kent. "Je ne pense pas que les HLM soient des endroits sinistres» dit-elle.(….) Elle ne trouve non plus que ses films sont déprimants. Elle perçoit même une beauté étrange dans l'A13 de Londres à Southend ("la Route nationale vers la Mer," comme Billy Bragg l'a appelé), où “Fish tank” est dressé.
Dans Fish Tank Arnold répète aussi un procédé narratif qu’elle a employé dans Red Road - découvrant des puits d'espoir dans des situations apparemment incorrigibles, mornes. De nouveau, le sens de l'élévation est si subtil qu’il est facile d’oublier. "C'est une petite façon de dire que la vie continue » explique-t-elle. .
(….) Arnold parle comme celle qui est déjà, elle-même, depuis longtemps dans la course. Elle réfléchit maintenant à trois idées possibles pour son troisième film et a, comme elle dit, aux "offres d'argent".
Elle travaille à budgets serrés : Red Road a couté £ 1million, Fish Tank deux fois cette somme.
"Pour moi, £ 2million ressemble à beaucoup d'argent," dit-elle. "Mais cela dépend de comment vous le dépenser. Au lieu d'avoir un équipe assez important et tourner pour quelques semaines, j’ai imaginé avoir la plus petite équipe possible et tourner durant trois ou quatre mois. C'est ce que Terrence Malick a fait Bad-lands." ((Malick, avec le directeur russe Andrei Tarkovsky, est un de ses héros.)
Dans tous les cas, elle continuera à travailler: "tant que vous pouvez garder des budgets petits, il y a une façon de faire des films." Et il y a des façons plus mauvaises de gagner sa vie, sûrement ? "Oui. J'ai de la chance."


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